PATRICK DEFARGES

L’HEUREUX MARIAGE DE LA CABRETTE ET DE L’ACCORDEON

 

«Je suis né à Aurillac dans le Cantal, le centre du monde!…» Évelyne Délia apprécierait ce zeste d’humour qui place   aujourd’hui Patrick le Cantalou au… centre de l’orchestre Camba dirigé par le chef accordéoniste Jean-Claude Quintanilla: le couple accordéon-cabrette fait partie de l’histoire de la musique, traversant le temps dans la défiance et l’adversité; protectionnisme forcené du côté de la cabrette, conquête d’un territoire de nidification pour l’accordéon. Un duel se terminant en mariage de raison dans cet Aubrac qui avait vinifié la cabrette au cours du XIXe siècle.

 

Ce très bref retour dans l’histoire d’un coupe fusionnel ne pouvait qu’inciter Jean-Claude Quintanilla, l’accordéoniste et Patrick Defarges le cabretaire, à jumeler leur passion au sein de l’association Cambalaïres; loin cependant du mariage de raison cantalou qu’avaient connu ces deux instruments étroitement liés au néo-folklore aubracien.

 

L’enfance passée dans une cité avec la campagne en point de mire, une antinomie qui ne pouvait que donner de solides racines à Patrick, homme de sagesse, à la placidité rassurante: les pieds bien accrochés au sol cantalou mais aussi à l’association Camba dont il est membre depuis sa création. Marié à Marie-Josée, ce père de trois enfants (Rémi, Vincent, Simon), chef d’équipe à la SNCF, garde forcément un souvenir attendri de cette jeunesse et de ces parties de ski improvisées dans les champs voisins et terminées par des grillades de châtaignes dans les carrières voisines.

 

LE BON-SENS EN TOILE DE FOND

Les grands-parents agriculteurs dans le petit village de Saint-Jacques des Blat ne pouvaient que conforter ce bon sens «paysan» que Patrick semble avoir exporté dans ses valises. Et la cabrette dans tout cela? Elle vint inévitablement des racines familiales: «A la maison, j’ai été bercé par la musique traditionnelle, mes parents ayant adhéré au groupe «L’école Auvergnate», basée à Aurillac et dirigée par Charles Tissandier. Si maman a vite quitté le tablier pour enfiler celui d’une mère de 5 enfants, papa est resté rivé dans sa passion ; je suis donc le troisième membre d’une lignée de cabretaires»

 

Passionné de moto et de rock, Patrick Defarges allait s’initier au maniement de cet instrument qu’il qualifie lui-même de «bizarre»: «Mes premiers professeurs? Mon père  puis Michel Fay avec lequel j’eus un conflit de… tenue de l’instrument(sic); heureusement l’Ecole Auvergnate compléta avec bonheur ma formation musicale.» Mais l’armée, puis le monde professionnel mirent la musique un long moment entre parenthèse… Avant la rencontre! Jean-Claude Quintanilla et sa passion replaçaient Patrick en harmonie avec ce «drôle d’instrument»; pour le plus grand bonheur de Camba.

 

Certes les vicissitudes de la vie professionnelle freinent aujourd’hui quelque peu l’élan du cabretaire, mais la fidélité de Patrick à son association reste totale: «Celui qui a foi en lui-même est capable d’être fidèle aux autres». Tout est dans cette pensée!

 

BIO DIGEST

- PATRICK DEFARGES

- Né le 27 juillet 1961

- Marié, trois enfants

- Profession: Chef d’équipe à la SNCF (groupe caténaire de Montauban)

- Loisirs: Dessin, lecture, généalogie, modélisme ferroviaire, musique, bricolage, moto

- Dernier livre lu: «Entrons chez nos ancêtres» de Jean-Louis Beaucarnot

- Films cultes: «Easy Rider, la Guerre des étoiles, le Seigneur des anneaux, la Famille Bélier

Patrick vu par Jean Claude QUINTANILLA

 

Malgré le peu de temps qu’il nous consacre en raison de son occupation professionnelle très prenante, Patrick reste pour moi un élément clé de l’orchestre de Cambalaïres. Je lui ai souvent dit que j’étais un peu triste lorsqu’hélas, il ne pouvait pas être des nôtres à un spectacle….

 

Cabrettaire de talent, doué d’une oreille très aiguisée, il a su en peu de temps se rendre opérationnel et de ce fait indispensable.

 

De façon autodidacte il s’est initié en secret au solfège ce qui est aussi exceptionnel. Non content de cela, il nous a fait une agréable surprise en peaufinant le jeu de la flûte à bec notamment pour les séquences Provence et Alsace ce qui est un atout supplémentaire pour nous…

 

De plus, il a même pu dépanner Catherine lorsqu’elle s’est trouvée en panne de danseur.

Il y aurait encore tellement de choses intéressantes à dire sur Patrick : entre autre son attachement, son engouement et sa passion, sa fidélité pour Camba. Sans oublier sa gentillesse, sa générosité et sa simplicité.

 

Je souris lorsque je lui donne la partition d’un nouveau morceau en constatant l’inquiétude qu’il dissimule derrière une plaisanterie, car il craint toujours de ne jamais arriver à le jouer! En ce qui me concerne, je sais qu’il arrivera toujours à ses fins.

 

Sans la cabrette de Patrick, la musique de Camba me semble pauvre et décolorée, fade comme un plat sans épice.

Patrick tu es cet ingrédient: continue de jouer avec nous, avec ce brio qui t’anime et qui nous épate.

Avec toi la musique de CAMBA donne envie de manger……pardon….. de DANSER!!!!